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Présidentielle 2025 : Paul Biya a-t-il peur des inscriptions massives sur les listes électorales

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A une année de la prochaine présidentielle, l’opposition fait de l’inscription massive sur les listes électorales un enjeu majeur pour espérer remporter la victoire.

Il n’est pas encore officiellement candidat pour la présidentielle de 2025. Sauf que dans le landernau politique camerounais, ils ne sont plus très nombreux à douter d’une candidature de Paul Biya, 90 ans, au pouvoir sans discontinuer depuis 1982. C’est à se demander si cet ancien séminariste qui côtoie la haute administration depuis des lustres peut perdre une élection au Cameroun. Plusieurs cadors de l’opposition pensent que c’est possible si les Camerounais acceptent de se faire inscrire massivement sur les listes électorales.

Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) est convaincu qu’il est impératif pour les Camerounais qui veulent le changement de s’inscrire massivement sur les listes électorales, d’aller voter et de surveiller leur vote. Pour le deuxième homme de la dernière élection présidentielle, celle de octobre 2018, cette triple consigne va certainement faire tomber le pouvoir de Yaoundé. Il n’est d’ailleurs pas le seul à le penser car le député Cabral Libii, le président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), arrivé troisième en 2018, en a fait son antienne. 

On se souvient que Cabral Libii a fait son entrée dans l’arène politique en 2018, à la tête de Onze millions de citoyens, un mouvement qui poussait les Camerounais à aller voter. Le discours de cette ancienne star des shows télé n’a vraiment pas changé. Il reste convaincu que si le fichier électoral passe de 7 millions à 11 millions d’inscrits, alors le RDPC aura des craintes à se faire. Pire, le candidat du parti au pouvoir est certain de perdre dans les urnes. Il poursuit d’ailleurs la mobilisation avec Onze millions de citoyens. Première action de l’année : communiquer la localisation géographique de toutes les antennes de Elections Cameroon (Elecam) sur toute l’étendue du territoire camerounais. Elecam est l’organisme indépendant chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision de l’ensemble du processus électoral et référendaire au Cameroun. On apprend ainsi que huit antenne de Elecam sont ouvertes dans le département de la Vina (Ngaoundéré), dans la région de l’Adamaoua. Sept dans la seule ville de Yaoundé… Et à chaque fois, Cabral Libii n’omet pas de réitéré : « allons-nous inscrire sur les listes électorales ».  

Comme par le passé, il est certain que Onze millions de citoyens va continuer d’organiser des inscriptions massives sur les listes électorales en compagnie des agents de Elecam. Ce que le MRC de Maurice Kamto prévoit aussi de faire cette année. Le deuxième homme de la dernière présidentielle a d’ores et déjà appelé les Camerounais à aller massivement s’inscrire. « Par son vote, chacun de nous tient la clé du changement du Cameroun », a fait savoir l’opposant dans son message de fin d’année, le 31 décembre dernier.

Il craint toutefois que ces inscriptions massives ne soient pas suffisantes pour provoquer la bascule finale en 2025, car il met Elecam à l’index en l’accusant de manipulation. Maurice Kamto indique qu’il y a un très grand décalage entre « les inscriptions massives des Camerounais » et les résultats de Elecam.

L’opposition est-elle à côté de la plaque en misant sur les inscriptions massives ou alors elle a vu juste ? Si on en croit un cadre du parti au pouvoir qui moquent cette ambition de pouvoir de l’opposition. « Il est impossible de nous battre avec la taille du fichier actuel, explique un cadre du parti au pouvoir, un tantinet rieur. Plus de la moitié des personnes inscrites au fichier électoral sont des militants convaincus du RDPC. A chaque élection, on part toujours avec une bonne longueur d’avance ».

Dans le calcul prosaïque que propose ce dernier, il soutient que la grande majorité des cadres d’administration, qui tiennent à rester à leur poste, représentent la plus grande frange des électeurs. « Depuis des années, ils votent pour Paul Biya et ce n’est pas en 2025 que ça va changer », poursuit notre source.

Cette analyse ne semble en tout cas pas être surréaliste. Sauf qu’elle ne veut pas dire que le candidat du RDPC en 2025 va certainement perdre si le fichier électoral augmente considérablement de taille, comme le pense Leonel Loumou, analyste stratégique et politique. E dernier pense que, comme l’opposition, le parti au pouvoir fait aussi inscrire des militants. « En plus, l’opposition ne fait pas la différence entre ses militants et ceux qui veulent que le régime change. Ce n’est pas la même chose », argue notre source. • 

JEAN-MICHEL BIOS 

« Dans notre contexte, les urnes sont pour le pouvoir en place »

En l’état des choses l’opposition camerounaise ne peut objectivement pas prendre le pouvoir dans les urnes. Elle n’a pas les moyens politiques, financiers, étatiques et mêmes diplomatiques nécessaires. Elle n’arrive déjà pas à se définir elle-même, à dire qui est dans ses rangs et qui ne l’est pas, elle n’est pas unanime sur la manière dont le combat pour le pouvoir doit se mener et qui doit sonner la charge ou porter l’estocade. En plus, et plus grave encore, elle peine à mobiliser les exclus du jeu politique qui sont ici la masse critique. Prendre le pouvoir par les urnes, demande d’avoir une influence certaine et même un relatif contrôle sur l’ensemble ou du moins une partie du processus électoral, qui ne se limite pas à battre campagne et à faire le tour des plateaux télé. Prendre le pouvoir, c’est exercer un contrôle (même par procuration) sur les leviers névralgiques du fonctionnement de l’État. C’est la raison pour laquelle, certains ministres et anciens ministres constituent aujourd’hui une menace plus sérieuse comparé à l’opposition. Vous pouvez gagner une élection, sans avoir les moyens de prendre le pouvoir.

Lors de la campagne présidentielle de 2018, durant laquelle j’étais l’un des conseillers du bâtonnier Akere Muna, nous devrions répondre à une question qui leur avait été posée [aux stratèges de la campagne du Sdf] par Solomon Tandeng Muna (déjà en retrait de la vie politique) lors de la campagne de 92, avec Fru Ndi. « Et même si vous remportez l’élection… comment vous faites pour prendre le pouvoir ? ». La suite nous la connaissons tous.

Les leaders politiques et les stratèges des partis politiques devraient considérer ceci : dans notre contexte, les urnes sont pour le pouvoir en place, une étape et un moyen de la légitimation du « président désigné » par le système et non le moyen par lequel le président sera désigné. Et pour l’opposition, dans notre contexte, les urnes sont un levier de négociation politique pour l’accession au pouvoir et non le moyen par lequel l’opposition accèdera au pouvoir. Bousculez le Rdpc dans les urnes et faites-vous entendre au cœur du système … et là vous serez à la table. Vous aurez l’opportunité de changer les choses, si vous ne commettez pas la même erreur que le Chairman du Sdf, de ne pas se rendre aux négociations avec le président Biya, par orgueil et par manque de confiance en ces principaux conseillers politiques. 

Extrait d’une analyse de Eric Leonel Loumou, associé gérant du cabinet Orin Consulting.

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