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EntretienYacine Belguermi - Directeur de la Représentation au Cameroun...

Yacine Belguermi – Directeur de la Représentation au Cameroun en charge de l’Afrique Centrale · Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII)

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Il y a quelques jours, Thierry Marchand, l’ambassadeur de France au Cameroun, a rendu visite à quatre projets de réintégration financés par l’OFII dans le cadre d’un dispositif destiné à l’accompagnement des retours volontaires de personnes en situation irrégulière en France de l’OFII. En 10 ans, vous avez financé 136 projets du genre. Ce n’est pas un peu maigre comme résultat ?

Vous savez, nous travaillons sur des retournés volontaires, c’est-à-dire des Camerounais qui souhaitent rentrer au Cameroun. Si j’en ai eu 136 projets en 10 ans, c’est que j’ai eu 136 candidats de Camerounais vivant en France souhaitant rentrer au Cameroun. Je n’ai pas la capacité d’imposer aux Camerounais vivant en France de revenir dans leur pays. Si demain j’ai 800 demandes, je serai très heureux d’accompagner 800 projets.

Justement, à ce sujet quel est le processus à suivre afin d’être un retourneur camerounais volontaire légitime à déposer son dossier à l’OFII ?

Nous sommes un établissement qui dépend du ministère de l’Intérieur français. Nous sommes présents sur l’ensemble du territoire national français. En tout cas dans les grandes villes de France. Un Camerounais qui est en situation difficile en France, et qui souhaite rentrer chez lui, doit se présenter dans une agence de l’OFII en France que l’on peut retrouver à Lyon, à Paris, à Bordeaux, à Rennes, à Marseille, à Toulouse et dans plusieurs autres villes et ainsi faire une demande de retour volontaire.

Quelle est la durée moyenne d’une démarche ?

Ça peut être très rapide. Il est vrai que cela dépend de la situation. Il y a plusieurs éléments à prendre en considération, notamment la situation administrative. C’est-à-dire où en est la personne demandeuse dans sa situation administrative. Est-ce qu’elle a son passeport en cours de validité ? Est-ce qu’elle a un papier d’identité quelconque ? Est-ce qu’il a tout perdu ? Pour une personne qui est en possession des bons documents et qui répond à l’ensemble des critères et se présente à l’OFII le 1er février, fin février elle sera au Cameroun. Ça c’est quelqu’un pour lequel il n’y a aucune difficulté administrative. Après, nous avons également un public qui éprouve des difficultés administratives, ne disposant notamment pas de passeport. Dans ce cas de figure, nous faisons la démarche auprès des autorités camerounaises pour obtenir un laisser-passer consulaire afin que la personne puisse rentrer. Et là, ça peut prendre un temps un peu plus long car une situation comme celle-là ne dépend plus uniquement de l’administration française, mais aussi de l’administration camerounaise. Donc en fonction de la situation administrative de la personne, on va dire que cela peut prendre un mois et demi à deux mois pour un retour en moyenne. Les retours les plus longs peuvent prendre trois, quatre, cinq mois et les retours les plus courts quelques semaines.

Sur les 136 projets que vous avez pu financer depuis 10 ans, quel est le portrait-robot des personnes qui décident de retourner volontairement ?

Il n’y a pas de profil type. Paradoxalement, on a vraiment tout type de public…

On a l’impression que ce sont ceux qui n’ont pas réussi qui souhaitent rentrer…

Alors, je vous dis, il n’y a pas de profil type. On a vraiment une diversité de profils pour le coup. L’ambassadeur Thierry Marchand a vu quatre projets, quatre profils différents. Rien à voir. Alors, on a des personnes relativement jeunes en général, qui soit sont parties pour des études, soit sont parties en volontariat et qui, à la fin de leur cursus universitaire ou leur expérience de volontaire, souhaitent rentrer. Donc ces personnes-là rentrent via le dispositif OFII. Donc on est sur des profils qui sont généralement bien formés, bien calibrés pour pouvoir monter une activité ou trouver un emploi puisqu’on accompagne aussi vers l’emploi. Je dirais que c’est 50 % du public. Et c’est un public urbain : Yaoundé et Douala.

Ensuite, on a le 50 % autre. Donc là, on va avoir, je dirais, 20 % de personnes d’un âge avancé compris entre 50 et 65 ans qui ont eu une belle et grande expérience en France ou même dans d’autres pays européens. Et qui, arrivées au moment de leur vie, souhaitent rentrer pour un projet. Nous avons une dame qui avait un projet de pisciculture hors sol. C’est une dame qui après avoir passé plus de 10 ans en France souhaitait rentrer chez elle. Pour des raisons personnelles et puis elle avait envie de se rapprocher des siens. Elle avait un projet solide. Elle l’a présenté à l’OFII. Elle est rentrée au Cameroun. On l’a accompagnée pour présenter son projet en comité. Et puis le projet a été validé. Elle s’est réinstallée. Et puis enfin, nous avons pour les 30 % autres, c’est le reste du territoire camerounais. Bafoussam, Kribi, Limbé, Ebolowa…

Enfin bon, nous avons des projets un peu partout sur le territoire. Qui sont ce que moi j’appelle des projets rurbains. C’est-à-dire qui ne sont pas très loin d’une petite aire urbaine. Mais à ce niveau, on est sur des projets plutôt agricoles. De la banane plantain, du cacao évidemment, du café, du piment, de l’élevage de poulets de chair. C’est un public qui est généralement parti en Europe via des voies un peu complexes. Ils ont remonté l’Afrique. Ils sont arrivés en Afrique du Nord. Ils ont réussi à prendre une barque et ont traversé soit par les Canaries, soit par Lampedusa. Il y en a aussi beaucoup qui passent par la Turquie. Et ceux-là, quand ils arrivent en Europe, ils se retrouvent très souvent sans solution. Parce qu’ils sont entrés sans droit ni titre et que l’obtention d’un titre de séjour ces dernières années en Europe est extrêmement compliquée voire quasi impossible. Ce sont donc des personnes qui se retrouvent très vite démunies en Europe et qui viennent à L’OFII parfois en situation de grande détresse. Et qu’on raccompagne pour rentrer au Cameroun.

Tout à l’heure vous avez soulevé l’existence d’un comité. Cela signifie donc que tous les projets ne sont pas validés ?

Depuis 2014, soit depuis 10 ans, on valide à peu près 95 % des projets des retournés au Cameroun. C’est-à-dire que pour ne pas être validé en comité, il faut vraiment le vouloir. Il y a tout de même toujours un taux d’échec. Il y a un taux de déperdition parce que ce sont des personnes qui ne se sont pas investies. Parce qu’elles sont passées à autre chose pour X raisons. Mais 95 % des projets présentés en comité sont validés. Soit au premier tour, soit au second tour. Parce que quand vous présentez au comité une première fois et que le comité invalide votre proposition, vous avez encore une autre chance. Vous pouvez retravailler votre projet et le représenter lors du prochain comité. 95 % des projets sont accompagnés.

Comment se décline l’attribution du financement ?  Est-ce qu’on finance le projet par rapport à un projet qu’on a présenté, par rapport au montant qu’on désire ou existe-il un plafond ?

Il y a évidemment un plafond. Et de toutes les manières, l’idée est déjà pensée en France.

C’est-à-dire que les conseillers retour et insertion en France travaillent déjà l’idée avec le futur porteur de projet dans une enveloppe qui est déjà déterminée. C’est-à-dire que le porteur de projet sait que voilà la marge de manœuvre financière. Arrivé ici, ce sont des éléments qu’il connaît déjà. Nous ensuite, ici, ce qu’on réalise, c’est qu’on affine l’idée. Et puis on rentre dans ce qu’on appelle un projet. C’est-à-dire qu’on commence à écrire une étude de faisabilité, un business plan, etc. Et ça, c’est présenté en comité.

Et le plafond ?

Le plafond est de 6 300 euros par retournés. Donc ça fait un peu plus de 4 millions en FCFA. Ça, c’est le plafond, c’est le montant max. En sachant qu’on n’est là que sur l’aspect création d’entreprise. On n’est pas sur l’aspect retour. Parce qu’avant ça, il y a eu la prise en charge du billet d’avion. Il y a un pécule qui a été délivré, etc. Un retour ici au Cameroun, c’est à peu près 10 000 euros (un peu plus de 6,5 millions de FCFA) par personne que l’OFII dépense, que la France dépense.

Est-ce que les retournés rembourseront cet argent ?

 Bien sûr que non. Non, ce sont des subventions. C’est une subvention. Ce n’est pas un don parce qu’on n’est pas une association. Un don, c’est une association, c’est une œuvre de bienfaisance. Nous, on est le gouvernement français et ce qu’on fait, c’est qu’on subventionne un projet.

Dernièrement, vous publiez une cartographie, c’était en 2021 avec les autres pays de l’Union européenne qui se sont engagés dans cette démarche d’accompagner les retournés. On remarque dans cette cartographie publiée que la France dépense moins que l’Allemagne à et Finlande, par exemple. Est-ce que c’est parce que la politique française sur ces questions-là a décidé peut-être de limiter le déploiement ou alors… ?

Non, pas du tout. Pas du tout. Alors, je vous expliquais en introduction qu’on travaille sur du retour volontaire. C’est-à-dire qu’il faut que les Camerounais souhaitent rentrer au Cameroun. Ça, c’est la base. Donc, si demain j’ai 12 000 Camerounais qui rentrent au Cameroun, il y aura 12 000 financements. Et donc, on ne sera plus aux sommes dont on parle maintenant pour une centaine de projets. Donc, là-dessus, il n’y a aucune difficulté.

Et je précise aussi, pardon c’est intéressant ce que vous dites. On n’est pas sur les mêmes volumes. Il y a une immigration aussi camerounaise en Allemagne qui est très forte, qui est plus forte que l’immigration camerounaise en France. C’est-à-dire que les volumes ne sont pas les mêmes. Donc, si vous comparez, il faut comparer ce qui est comparable. C’est-à-dire de prendre des unités de la même échelle. En plus, nos amis allemands fonctionnent différemment puisqu’ils travaillent, ou en tout cas, ils décident de raccompagner que ceux qui sont légaux sur son territoire. Ce qui n’est pas le cas des Français. C’est-à-dire que l’Allemagne, pour pouvoir bénéficier d’un dispositif de retour, entre guillemets, via notamment la GIZ, il faut être régulier sur le territoire allemand. Donc, c’est des gens qui ont des titres de séjour en Allemagne.

A vous comprendre, le processus de retour est entre guillemets plus compliqué en Allemagne dans la mesure où il faut être légal sur le territoire ?

Non, c’est un choix politique. Chaque pays est libre de sa politique.

En termes de chiffres, le nombre de ressortissants camerounais en France qui émettent la volonté de retourner au Cameroun est faible en comparaison à d’autres pays, comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qui peut expliquer ça ?

C’est très très faible. Mais c’est à vous de répondre à cette question-là. Ce sont des Camerounais qui pourraient rentrer et qui ont cette possibilité qui est ouverte. Pourquoi les Ivoiriens, les Gabonais ou les Congolais rentrent plus facilement dans leur pays que les Camerounais ? Je ne sais pas répondre à cette question-là.

 Est-ce qu’il y a des politiques incitatives au Cameroun et en France auprès des Camerounais ?

On donne plus au Cameroun par exemple, sur l’aide à la réinsertion qu’au Gabon. Et pourtant, j’ai plus de retours au Gabon qu’au Cameroun.

La politique intérieure du Cameroun décourage-t-elle ?

Ça c’est vous qui le dites monsieur. Vous me posez une question, j’y réponds. Est-ce que le Cameroun fait partie du top 10 des retours depuis la France ? Non. Voilà. Très clairement. Est-ce que le Cameroun est le pays qui fait le plus de retours dans la zone que je pilote, c’est-à-dire la zone d’Afrique centrale ? Non. Voilà. Je réponds à votre question. Après, les éléments d’explication pourquoi les Camerounais ne souhaitent pas rentrer au Cameroun ou ne souhaitent pas rentrer au Cameroun via ce dispositif… Peut-être qu’ils rentrent quand même. Ça, je ne peux pas le savoir.

Mais, après 10 ans quand même, quel est le bilan qu’on peut laisser ? Est-ce que vous continuez 10 ans après ou 2 ans après à accompagner ceux qui sont retournés ?

Oui, bien sûr. Alors, on ne continue pas à les accompagner. Par contre, on est toujours en contact avec les anciens porteurs de projets, les anciens promoteurs qui sont devenus des chefs d’entreprise aujourd’hui.

Est-ce qu’ils réussissent ?

Oui, le bilan est plutôt favorable. Le bilan est plutôt favorable. On a à peu près 55 % des entreprises qui ont été créées avec le dispositif qui demeurent, qui existent encore aujourd’hui. Ce qui est énorme.

Est-ce que vous essayez de mesurer l’impact, par exemple, l’impact en termes de développement que cet accompagnement a au Cameroun ? C’est-à-dire le nombre de personnes que vous avez accompagnées, l’implantation, ce qu’ils font aujourd’hui ? Est-ce qu’ils emploient des personnes ?

On a évidemment des fichiers de suivi. On a une étude d’impact. Je suis en train de consolider une actuellement. Quand elle sera affinée, je vous fournirai les éléments.

Et les tendances ?

Les tendances sont plutôt très positives. Déjà, la première tendance, c’est 55 % de maintien des entreprises malgré deux années Covid assez dures pour les entreprises camerounaises, mais comme d’ailleurs toutes les entreprises dans le monde. Et quand on en a 55 % qui survivent depuis 10 ans, c’est un chiffre qui est, de mon point de vue, très intéressant.

Quelle est votre plus belle réussite en termes de retour ? Est-ce qu’il y a un profil que vous pouvez présenter ?

On en a plusieurs. On a une entreprise de conseil sur Douala qui fonctionne extrêmement bien et qui emploie aujourd’hui d’une vingtaine de salariés. J’ai ici un ingénieur ayant des compétences dans la robotique et l’informatique, qui travaille avec de grandes entreprises chinoises et coréennes qui fonctionne très bien et qui a embauché quatre personnes qui se rémunèrent à 800 mille francs par mois. Ça marche quoi ! Il y a d’autres projets. J’ai un très gros projet agricole à Bafoussam. Un monsieur d’un certain âge qui s’est lancé dans la production de poissons et de grande production agricole c’est un monsieur qui emploie une dizaine de personnes, qui fait vivre quasiment tout le monde dans sa famille. Donc on a de très belles réussites. Ce sont des réussites au sein desquelles nous avons mis une impulsion c’est tout. C’est-à-dire que ce qu’ils ont aujourd’hui ils se le doivent à eux-mêmes d’accord c’est important d’indiquer ça parce que c’est des forces de travail. Ce sont des gens qui se sont beaucoup investis, qui ont tout donné pour leur entreprise, c’est ça être entrepreneur.

Ceux que vous citez sont rentrés depuis combien de temps ?

Bafoussam c’est 2019, Yaoundé c’est 2017, Douala je crois que c’est 2020

Au regard des dernières actualités, que pense-t-on à l’OFII de la nouvelle loi sur l’immigration en France ?

C’est une loi qui a été votée par les parlementaires français, qui se met en œuvre. Moi, je suis un agent de l’État. J’applique les lois qu’on me demande de mettre en œuvre.

C’est vrai que L’OFII est antérieur à ce projet de loi, mais est ce que depuis que ce projet est en cours, et dans les colonnes des journaux, au niveau du Parlement et associé, est-ce que cela n’a pas boosté les demandes au niveau de l’OFII, notamment au Cameroun ?

Moi, ce que je peux vous dire sur la zone que je pilote, et notamment au Cameroun, je n’ai pas eu une augmentation de la demande de retour vers le Cameroun, à l’heure où on parle. Pas du tout.

Et globalement, depuis la loi ?

La loi n’est pas encore appliquée. Elle n’a pas été promulguée. Tant qu’elle n’est pas promulguée on est sur des théories, on ne peut pas parler de faits. De notre côté nous n’observons pas d’augmentation particulière des demandes de retour à l’heure où on parle.

Après les coups d’État au niveau de la zone sahélienne de l’Afrique, il y avait des décisions qui avaient été prises, notamment de réduire la durée de séjour des ressortissants du Burkina Faso, du Niger en France et les étudiants et artistes de ces pays ont payé les pots cassés. Comment l’OFII explique-t-elle cela ?

Non, mais il n’y a eu aucun Nigérien ou aucun Burkinabé expulsé de France. Non, mais il faut que ce soit clair. Ils n’ont pas été expulsés. Et les titres de séjour n’ont pas été raccourcis. Je ne sais pas de quoi vous parlez, parce que sur les titres de séjour, je peux vous dire qu’il n’y a jamais eu aucune incidence. Si vous parlez des visas, c’est autre chose. Si vous parlez de la politique des visas, il faut que vous interrogiez la chancellerie qui est juste là-bas et la chancellerie vous répondra. Moi, je suis du ministère de l’Intérieur français, ce que je peux vous répondre c’est qu’il n’y a jamais eu aucune incidence sur les titres de séjour délivrés aux Burkinabés, aux Nigériens ou aux Maliens, encore à l’heure où je vous parle.

Et cette actualité, quand même, au niveau des relations entre la France et ces pays où on a observé des coups d’État, est-ce que ça n’a pas aussi eu un impact, peut-être, sur les demandes au niveau de l’OFII ?

Je vais parler que de la zone que je connais, c’est-à-dire la mienne. Il y a eu un changement politique majeur au Gabon, qui est dans le périmètre d’intervention et avec le changement politique, on a eu une augmentation, une croissance des demandes de retour vers le Gabon.

Est-ce que vous pensez que ce changement politique majeur va durablement impacter ces demandes de retour ?

Je ne sais pas. Si vous revenez dans deux ans, je vous dirai si ça a impacté. C’est trop récent, si vous voulez. Je n’ai pas de recul. Moi, ce que je peux vous dire, c’est qu’on perçoit une augmentation des demandes de retour vers le Gabon. Voilà ce que je peux vous dire. À l’heure où on parle. Maintenant, est-ce que c’est une tendance qui va se confirmer dans les semaines qui viennent ou dans les mois qui viennent ? Ça, je ne pourrais vous répondre que dans deux ans. Aujourd’hui, je ne peux pas vous le dire.

Avec l’État du Cameroun, comment est-ce que la coopération dans ce secteur-là se passe ?

Elle est plutôt bonne. Moi, je travaille beaucoup avec le ministère de la Jeunesse par exemple, avec un dispositif qui s’appelle « Le Paris jeudi », qui est un dispositif, je crois, intéressant. On travaille aussi avec le Fonds national de l’emploi, qui est un partenaire historique pour l’office au Cameroun. Donc, on travaille très bien avec les autorités du Cameroun.

Qu’est-ce que « Le Paris jeudi » ?

« Le Paris jeudi », c’est un dispositif qui est à destination de la diaspora camerounaise, des jeunes de la diaspora camerounaise en France, mais partout dans le monde. C’est un dispositif qui est porté par le ministère de la jeunesse et qui encourage le retour des jeunes camerounais. Je vous invite à prendre contact avec eux, ils vous en diront plus.

Une question qu’on aurait dû poser dès le départ. C’est quoi l’OFII, en fait ?

Bon, déjà, l’OFII, c’est l’Office de l’immigration et de l’intégration. Donc, c’est un établissement public du ministère de l’Intérieur qui a été créé en 1945 qui a plusieurs vocations. Il a une vocation en France sur l’accompagnement des demandeurs d’asile et sur l’intégration des étrangers. Il y a un contrat d’intégration républicaine qui est signé par tout étranger qui obtient son premier titre de séjour en France, avec des cours de français, avec un ensemble de formations à suivre. Donc, ça, c’est l’activité qu’on a en France. Et quelle est l’activité qu’on a ici ?

On a l’activité du retour et de la réinsertion dont on vient de parler longuement. C’est-à-dire qu’on réceptionne les Camerounais qui rentrent ici au Cameroun et on les accompagne vers leur réinstallation ici via plusieurs dispositifs. Donc, on a parlé aujourd’hui de l’aide de niveau 3, l’aide à la création d’entreprises. En fait, il existe d’autres aides, notamment l’aide à la réinstallation d’urgence. C’est-à-dire qu’une personne qui rentre ici, qui n’a pas de logement, ou qui a un logement qui n’a plus de meubles, on va l’aider à remeubler son logement, à payer une partie des loyers pour qu’elle puisse se réinstaller puisqu’il faut payer 6 à 12 mois de loyer ici lorsqu’on s’installe. On accompagne les personnes là-dessus.

Puis on a une aide de niveau 2 qui est une aide de retour à l’emploi et à la formation. Une personne qui ne serait pas qui n’aurait pas la volonté de créer une entreprise parce que ce serait quelqu’un qui n’est pas entrepreneur mais qui a des compétences particulières, on va l’accompagner sur 12 mois soit via une formation soit via une formation et un accompagnement retour à l’emploi pour trouver une issue positive à son retour. Donc voilà en gros l’activité de mon établissement ici au Cameroun. On intervient sur d’autres champs et qui ne sont pas qui ne sont pas sur ces sujets.

Est-ce que vous ne pensez pas qu’une communication publique plus prononcée des actions de l’OFII ici au Cameroun pourrait être avantageuse dans le renforcement de la nouvelle dynamique des relations ?

C’est une volonté qu’on a avec l’ambassadeur. C’était l’objet aussi de sa démarche il y a quelques jours ou il est allé sur le terrain où je l’ai évidemment accompagné loin de la périphérie de Yaoundé. Il était très heureux de ce qu’il a vu, des échanges qu’il a pu avoir. On engage une démarche de démystification de l’OFII et des dispositifs qu’on propose

Pour ce qui est de la communication, tous nos chiffres sont publics. On a un site Internet retour réinsertion.fr qui fonctionne plutôt très bien où on a tout un tas d’éléments. Ceci étant dit, je crois que la preuve par l’image et par le terrain est peut-être plus parlante que les communications qu’on peut faire. Mais on a aucune difficulté à communiquer, bien au contraire et on est ouvert à tout sujet. Il y a tout échange sur les dispositifs qu’on porte ici qui sont des dispositifs qui sont quand même très intéressants qui permettent à quelqu’un de rentrer dans son pays dans des conditions favorables.

Entretien avec Emmanuel Ekouli et Leonel Loumou

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